L'accostage

[Hrp : ça à l'air de fonctionner donc ... ]

L'androïde était décidément bien étrange. Ses protocoles à peine modifiés, elle en devenaient pratiquement humaine. Jamais il n'avait vu un développement intellectuel aussi poussé chez une machine. Peut être était-ce une des raretés issues de l'ancienne civilisation. Quoi qu'il en soit, elle confirma que ses capacités se résumaient à ses nanorobots en guérissant Sokar à une vitesse ahurissante. Le démon en vint même à se demander si ce type de régénération ne dépassait pas la sienne. C'était plus que probable, mais c'était à un tout autre niveau. Lui, la magie organisait tout à l'intérieur de son corps, et il y avait fort à parier qu'un concept aussi abstrait échappe au cyborg. De toute manière, il était certain pour le démon que les machines placées en Sokar auraient pour but de l'étudier voir de l'espionner à moins qu'elle ait tenté de changer de stratégie et de l'empoisonner via celles-ci. Mais de tout manière, dès que l'humain en viendrait à se dématérialiser, les nanomachines voleraient en éclat. Evidemment, Sokar passait à côté de tout cela. Pour lui, un problème n'en était pas un tant qu'il n'était pas devenu un obstacle pour lui.

Sur ces pensées, le démon secoua la tête et suivit l'humain. Il observa de loin la déesse gardienne. Celle-ci s'en aperçut et lui resservit un regard de braise, littéralement. Ricanant légèrement, il s'avança vers elle et posa un pied sur la première pour s'accroupir et lui murmurer quelque chose à l'oreille. Celle-ci devint cramoisi puis vira à un blanc laiteux. Elle sembla sur le point d'imploser mais bizarrement , elle se retint et ignora, ou du moins fit semblant, le démon. Elle se planta devant se Sokar puis l'invita à le suivre à l'intérieur. La massive entrée du temple, fait de simple granit avait l'air bien plus ancienne que le bâtiment en lui même. Cependant, sans hésiter, le démon frôla du bout des doigts le portail dont des arcs électriques jaillirent aussi tôt. Il s'en protégea en prenant son éternelle forme éthérée et se réintégra au même endroit. À croire qu'il lui était impossible de rentrer. Il se contenta d'observer Sokar s'enfoncer dans les ténèbres du temple.

Eijin, légèrement agacé par la tournure des évènements chargea dans sa main une boule d'énergie rouge et en deux trois gestes précis, il la lança au sommet du portique. Celui-ci se partagea en deux à son sommet et une brèche suffisamment grande s'ouvrit pour permettre au semi démon d'entrer dans la demeure. Il en profiter pour s'y engouffrer, mais le portail se régénéra aussi tôt, le bloquant à l'intérieur. Il s'arrêta dans l'entrée en contempla le temple. Tout y était d'un blanc immaculé, ou encore en or. Ce lieu empestait la magie, et rien de bon, pour le démon. Il pesta intérieurement et entreprit de suivre Sokar au son de ses pas. Apparemment, la déesse ne l'avait pas pensé capable de déjouer son portail, ou alors, elle n'avait cure qu'il ne les suive.

Quoi qu'il en soit, les lieux étaient bien plus immenses qu'ils ne pouvaient le paraître à l'extérieur. Il semblait y avoir plusieurs étages, et des boules de flammes argentées flottaient à hauteur d'homme pour distribuer la lumière. Seul un long couloir semblait guider Eijin jusqu'à une pièce qui promettait d'être immense, mais plus un seul son ne provenait de Sokar et de la déesse. Le démon s'arrêta un instant puis se retourna. Où étaient-ils passés ? Il faillit faire demi tour lorsqu'il ressentit une puissante et écrasante présence. Le démon promena son regard un peu partout avant de se rendre compte que le danger qu'il ressentait provenait de la porte qui lui faisait face, à quelques dizaines de mètres. Mais soudain, il se rendit compte que Sokar était là, lui aussi, à côté de lui. Comment cela se faisait-il qu'il ne l'ait pas remarqué ? Cet endroit était décidément étrange. Le démon ne découvrit aucune trace de la déesse, mais il était certain que quelque chose les attendait au délà de cette porte. Quoi, il ne saurait le dire, mais Sokar, lui, le saurait peut être.

"Sokar ... C'est quoi, ce temple ? Et ... qu'est ce qu'on vient faire ici ?"

Myrrha soupira avec agacement. Elle posa une main sur l'épaule d'Asura et déclara d'un ton bas et froid, métallique.

-Le 'tas de féraille' vous suit simplement car Sokar a quelque chose que je veux. Espen. C'est aussi la seule chose qui m'évite de le transformer une fois pour toute en une purée sanguinolente. Par contre, un larbin comme toi ne présente aucun intérêt méritant qu'on te laisse vivre sinon que LUI te veux vivant. Surveille tes paroles.

Personnalité de banquise? En effet. Surtout qu'elle se doutait bien que ce n'était pas une visite touristique, la raison de leur présence ici. Et quiconque avait des yeux pour voir verrait bien ce qui allait arriver. de toute façon. Elle lâcha l'épaule du jeune homme et s'accota contre le mur face à la porte. S'assurant que tout le groupe était entre elle et ce qui se trouvait de l'autre côté de la porte. On était jamais trop prudents.

[ptit post rapide, la veille de mon examen, j'ai pas le temps de faire n'importe quoi ni des posts d'une longueur démoniaque. Désolée.]

sokar fixa kemeshene, blazé! il n'avait meme pas envie de relever le jeu de mot de kemeshene... quoique si, ca lui donnerait l'occasion d'insulter quelqu'un!!!

".... t'en a d'autres des vannes aussi nazes??? "déesse HOTe"!!! tu trouves ca drole toi?? pffff"

puis en avancant, il passa tres pres de myrrha et murmura

"... sous estime pas trop kemeshene non plus, il en plus en reserve que lui meme ne semble le savoir, alors fout lui la paix!!"

puis il chercha la déesse des yeux et la vit, sortir d'une piece, quelque peu terrorisée, mais elle se reprit rapidement! et revint vers le groupe, affichant son air superieur de "déesse". sokar ne fit meme pas attention a elle, il l'entendit commencer a parler, mais il etait focalisé sur la porte! etrangement, elle depareyait avec le reste du palais! tout le decord etait d'or et de gravures, mais cette porte etait en metal bien trempé, bien solide! puis il vit une main qui claqua des doigts juste devant son visage! c'etait la déesse, qui tentait de detourner son attention. il la fixa!

"oublie cette porte, quiconque tente de la franchir mourra instantannement!!"

sokar soupira et attendit qu'elle regarde lles autres et se remette a leur parler pour se reconcentrer sur cette porte! des sons bizarres en provenaient! comme des gemissement, des plaintes, des appels! il entendait egalement comme quelque chose gratter a cette porte! la déesse l'entendit egalement et s'empressa de rentrer dans la piece, prenant bien garde a ce que rien ne sorte, et egalement a ce que l'on ne puisse rien voir depuis la ou se trouvait le groupe! puis elle resortit, une petite minute apres, et revint rapidement vers tout le monde qui semblait s'interroger de plus en plus!

"bien, vous etes mes invités, vos desirs sont des ordres^^, sur ce, peut etre desirez vous manger???!"

puis elle fit un grand sourire amicale, tentant clairement de faire penser a autre chose qu'a cette etrange porte et son non moins (si pas plus) mysterieux contenu! on entendait a nouveaux les plaintes et les grattements! sokar fixa la déesse et se decida a repondre a son invitation a manger!

"non.. moi ce que je veux..." le regard de la déesse changea, elle semblait effrayé par le voeux de son invité. "....c'est me barrer d'ici... serieux on se grouille d'aller a terrel de regler la mission et on se rentre!!!"

puis il tourna les talons et commenca a partir! nan mais serieux, c'est pas une porte metallique de merde avec dieu sait quel animal de compagnie a l'interieur qui allait l'emmerder nan!!! il lacha par dessus son epaule:

"keme, recupere de la graille rapidos et on se barre, j'attends dehors, tarde pas, sinon j'te botte le cul!!"

sokar etait debout, les bras tres legerement ecartés de son corps, les yeux fermés. il s'entrainait un peu... mais bon, il fut coupé dans son exercice par l'arrivée de kemeshene!... mais il allait pas l'engueuler pour etre venu trop vite, c'est lui meme qui lui avait demandé de se grouiller! il se mit donc a marcher vers la sortie du dome suivit de kemeshene! il ne regarda pas si eijin ou myrrha les suivaient.... il s'en balancait un peu! lui il avait une mission a accomplir et il l'accomplirait!!
il savait que kemeshene etait derriere, il se mit donc a parler!

"la bestiole, j'men bat la rate, c'est le diamand le plus important... ou du moins, maintenant je comprends pas mal de trucs!... mais si tu veux vraiment un avis, vaut mieux eviter de se frotter a une telle creature!"

il sentait que kemeshene etait suspicieux, il tourna donc legerement la tete pour lui jetter un regard en coin!

"tu connais beaucoup de creatures gardiennes qui grattent a une porte massive en geignant au lieu de hurler, grogner, et tenter de defoncer cette dite porte?? non! c'est donc que y'a un truc pas net!! .... faut qu'on trouve une bagnole ou une station de train, ca ira plus vite pour arriver a terrel!!"

Quoi que ce soit, ou que ce fut, la chose qui était cachée dans le temple était à présent loin derrière eux. Le semi démon avait déjà eut vent de la source du pouvoir du Père, il avait tiré son immortalité de quelque sortilège, voilà que la composition de ce cristal laissait présager de la source de celui-ci. Mais l’heure n’était plus aux devinettes, le petit groupe devait à présent aller à Terrel. C’est pourquoi le semi démon n’avait pas ouvert la bouche depuis que le portail l’avait laissé sortir. Peut être finalement que celui-ci n’avait pas pour but de l’empêcher d’entrer, mais peut être de protéger les gens de son espèce. Quoi qu’il en soit, la bête tapie dans le temple l’avait fait trembler au plus haut point, il l’avait sentie comme gratter dans son esprit, pousser dans ses entrailles, et ses gémissements étaient comme des aiguilles qu’on lui enfonçait dans les tympans. Le démon recommença à respirer seulement après être sorti du temple, et il était tellement chamboulé qu’il ne pensa même plus au problème que posait l’androïde. Il suivit Kemeshene sans poser la moindre question, même s’il ignorait tout de leur mission. Il avait vaguement entendu qu’ils devaient se rendre à Terrel, mais après, c’était un mystère. Tout sonné qu’il fut, Eijin fut bien vite rappelé à l’ordre par son estomac. C’est ainsi qu’il s’éloigna de ses compagnons dès l’entrée dans la forêt. Ses sens démoniaques étant très proches de ceux d’une bête sauvage, il ne mit pas longtemps à pister une proie. Il s’élança sur le sentier qu’elle semblait avoir parcouru, sans se rendre compte que derrière lui, le sentier disparaissait.

Quelques centaines de mètre plus loin, le démon avait perdu tout points de repère, et il finit par atterrir dans une clairière. Les arbres, principalement des conifères, la bordaient, et rien à part une fine couche d’herbe ne revêtait la terre. En son centre se trônait ce qui avait attiré le démon, un cerf dont la couronne ensanglantée avait été jetée au loin. Aucune trace de lumière ne parvenait dans la forêt, et les yeux du démon se firent plus sombres que jamais pour distinguer ce qui se repaissait de la carcasse saignante de l’animal. Le bruit des os craquants le fit porter sa main à la garde de son épée, instinctivement. La première des créatures qu’il vit avait la tête plongée dans la cage thoracique du cerf, dont les mains tenaient les bords. La carcasse tressautait à chacun de ses mouvements. Il sortit sa tête pour avaler avec voracité un bout de chair encore sanguinolent, tout en lâchant un cri rauque, émanant de sa gorge. Il se redressa et soupira puis se stoppa, huma l’air. La créature avait une petite tête et son corps était extrêmement pâle, et frêle. Ses yeux étaient blancs, et témoignaient d’une vie passée à l’ombre, tandis que son flair était sur développé. Soudain, l’humanoïde se laissa tomber à quatre pattes et se déplaça à petits bonds vers l’orée de la forêt. Il bondit tout d’un coup dans le sens opposé et se redressa pour fixer le démon. Celui-ci tira son épée, et un cri strident retentit dans la forêt. Il mit son adversaire en garde … mais celui-ci avait disparu. Un crissement à droite attira son attention, puis un à gauche. Eijin se retourna, et aperçu une ombre blanche passer entre les arbres. Il tenta de la suivre des yeux, mais voilà qu’une autre passait de l’autre côté. Bientôt, il ne pu plus rien distinguer, tant les caquètements des humanoïdes étaient présents. Il tenta une percée, conscient qu’il serait bien vite débordé. Au moment où il franchit le premier arbre, quatre créatures lui sautèrent dessus. Le démon eut la présence d’esprit de devenir intangible une seconde avant l’impact, puis il fusa à travers les arbres. Derrière lui, un rugissement implacable vint rassembler la masse grouillante d’ennemis. Il se réintégra un instant pour observer ce qu’il se passait. La créature vers laquelle toutes convergeaient était légèrement plus massive que les autres, mais par-dessus tout, c’étaient ses yeux qui la distinguaient, une pupille noire trônait en leur centre, à l’instar des humains. D’un bond, le démon se propulsa vers le ciel, ses ailes jaillirent de son dos, laissant une traînée noire derrière lui. Il sentit trois paires de griffes lui lacérer le visage, les côtes et une jambe puis il étendit ses ailes en plein ciel, les nuages étaient épais, et aucune lumière ne passait à travers. Cependant, au loin, une lueur orangée attira son attention. Au dessus de lui, des cris désordonnés trahissaient ses agresseurs, le groupe s’était rassemblé juste en dessous de lui, et hurlait au désespoir de voir leur proie s’échapper. Un éclat argenté attira soudain l’attention du démon. Puis une détonation, une seule. Il sentit la balle s’enfoncer à travers sa poitrine. Le sang giclant derrière lui. Il ouvrit grand les yeux sous le choc puis il tomba, jusqu’à se désassembler quelques mètres plus bas. Il profita d’un vent aérien pour se laisser porter plus loin, tandis que les humanoïdes fouillaient la zone pour trouver le cadavre, qui aurait dut tomber. Si sa magie lui permettait de guérir ainsi sa plaie, la balle, elle, s’était séparée en une multitude d’éclat et s’était répandu dans tout le poitrail d’Eijin. Autrement dit, dès qu’il reprendrait sa forme originelle, la blessure menacerait toujours de le tuer.

En vue du camp, le démon se laissa tomber à terre, reprenant sa forme humaine. Il atterrit derrière Kemeshene, lorsque trois éclats métalliques saillirent de la peau du blessé. Il ne put réprimer un cri de souffrance, puis ses désintégra pour aussi tôt se reformer. Il avait localisé les corps étrangers dans son organisme et les avaient expulsé en forçant le passage. Du moins, la personnalité humaine du semi démon l’avait fait. Profitant de la faiblesse du corps. Le démon, lui, n’était pas assez subtil pour envisager cette solution. Il cracha une gerbe de sang puis se mit à genoux, avant de se relever, titubant. Il fixa Kemeshene, puis la créature blême derrière lui, qui semblait sourire. Celle-ci bascula sa tête en arrière puis hurla. Un cri qui vous nouait les entrailles, si aigu qu’il vous vrillait les tympans.

« Oh non ! Kemeshene ! Vite, on se tire. »

Ne prenant pas le temps d’expliquer la situation, Eijin vérifia si Myrrha se trouvait dans le coin, puis l’apercevant, il se rua vers elle.

« Cette forêt est envahie par les troglodytes ! Il y en a trop, même pour nous. Combien sont-ils, autour de nous pour l’instant ? »

Le semi démon entreprit ensuite d’éteindre le feu d’une vague de magie. Ses pupilles noires s’étaient comme rétractées, trahissant sa panique, et un cercle rouge les entouraient. Soudain, ses ailes jaillirent de son dos, et ses cornes s’allongèrent. Le démon venait de relâcher le contrôle qu’il exerçait sur le corps de son hôte. Une queue aussi noire que la peau d’Eijin fouettait à présent l’air, à la manière des chats inquiets.

Myrrha regarda le démon qui lui faisait face. Sécrétions corporelles cutanées abondantes, pupilles rétractées, ouaip. Le 'démon' avait la trouille. S'il avait calmement analysé la situation au lieu de paniquer comme un idiot, d'ailleurs, ils n'en seraient pas là. Elle le vit d'abord éteindre le feu, puis se ruer sur elle comme s'il avait tous les démons des enfers à ses trousses. Le comble, non? Myrrha d'ailleurs ne tarda pas à remarquer la source d'énervement du cornu.

*oh...*

Un espèce d'humain primaire, plus gros que la norme, armé d'une arme à feu rudimentaire. Ce truc avait un éclat sauvage dans les yeux. Une des nombreuses aberrations humaines survivantes de la guerre nucléaire. Myrrha sourit. Presque. Entre aberrations ils allaient bien s'entendre... Elle se tourna vers le demi-démon et répondit à sa question.

-Question inutile. La priorité est de s'en débarrasser. Je suis surprise que tu n'ait pas fait de barrière comme celle dans laquelle tu m'avais emprisonnée, simplement en inversant le champ de rétention pour en faire un champ de répulsion. Ça t'aurais mis à l'abris. Je te suggère de protéger tout le monde derrière un truc semblable immédiatement. Activation des protocoles de combat. Ne bougez pas vous autres, je m'en occupe, c'est le moins que je puisse faire. Essayez de ne pas mourir avant que je ne me sois occupée du chef. Oh, et bouchez-vous les oreilles. Conseil 'd'amie'.

Il fallait vraiment être fou pour oser s'en prendre à elle. Elle qui avait l'habitude des monstres et des cochonneries les plus dangereuses. Après tout, son labo était bien situé EN DEHORS de la ville de Melfia, droit dans la jungle. Pour elle, croiser monstres en tous genres c'était comme de faire l'épicerie. Ça lui arrivait tous les jours et avec une régularité presque déconcertante. Enfin, au final, elle-même était une mutante, en quelques sortes. Certes, elle avait gardé son libre-arbitre et sa personnalité d'autrefois mais... Au final. Rien ne la distinguait du troglodyte en face d'elle si ce n'était le fait qu'elle était capable d'exprimer ses idées d'une manière que ses pairs comprenaient. Pour les monstres, ce devait être elle et ses pairs qui étaient les 'anormaux' qui trépassaient sur leur territoire. Puis, le 'chef' des monstres rugit.

Ouais, bon, au final, son idée, il pouvait l'exprimer clairement. Rien ne disait 'je vais te tuer et te réduire en charpie avant de te boufer' comme un bon vieux hurlement à vous vriller les tympans. D'un autre côté, Myrrha ne fut pas impressionnée. Au lieu d'aborder un comportement de proie, comme Eijin, elle se tourna et s'approcha du chef des mutants d'un pas calme. Parfaitement droite. De nouveau, la chose rugit de toute ses forces. C'était dur à comprendre. Pourquoi sa proie ne fuyait-elle pas? Pourquoi sa proie s'approchait d'elle? Pourquoi n'était-elle pas intimidée? Tant pis, si elle ne fuyait pas, il la tuerait quand même. La brute leva son arme de poing et tira dans la direction de Myrrha.

La mercenaire prit la balle sans broncher. Son corps étant anormalement constitué, de lui tirer dessus à coup de balles n'allait pas lui faire grand chose. Qu'importe la force des balles, les dommages qu'ils infligeaient étaient 'perçants' et avaient donc une 'zone d'effets' très fiable comparativement à d'autres armes qui auraient faits plus de dommages. Pour le troglodyte, c'était à ne rien y comprendre. Son 'truc qui fait boum et tue la proie quand il presse sur la brindille' n'avait pas fonctionné. Il était perplexe, et en la voyant toujours en train d'avancer, dans une rage primale, il lança l'arme à la figure de Myrrha qui la prit sur l'épaule avec assez de force pour qu'elle titube en arrière. Ce qui n'était pas peu dire. Ce truc avait une force si grande que c'en était dégueulasse. Si un organique se faisait prendre, il le briserait en deux comme une brindille. Il se rua sur Myrrha et la mordit à l'épaule. Apparemment, s'il ne pouvait utiliser son arme, il se rabattrait sur sa gueule. Autrement plus efficace, elle au moins ne lui avait jamais fait défaut.

Sauf ce coup-ci.

Dans un hurlement de douleur et d'incompréhension, le troglodyte recula sa gueule qui était en sang. Myrrha eut un sourire en rétractant les 'épines' de son épaule dans sa chaire et, quand le troglodyte la regarda d'un regard qui, bien qu'intelligent comparé à ses congénères, ne comprenait rien à la situation, elle fit sa propre démonstration. Faisant quelques pas de plus, la mercenaire se rapprocha de la brute et leva une main, toujours sans exprimer le moindre recul, ni même la moindre émotion, elle posa sa main sur la joue du monstre blessé qui la regarda dans les yeux en soufflant avant de lui rugir de toutes ses forces au visage. Elle ne broncha toujours pas et sa main ne tressauta même pas sur la joue du monstre. Puis, montant son volume vocal au maximum, Myrrha cette fois imita le primitif et 'rugit' dans les suraiguës. En fait, il s'agissait d'un bruit de synthèse basé sur les 'rugissements' du troglodyte dont elle avait augmenté les fréquence pour blesser l'ouïe sur-sensible du monstre.

Là s'en était trop. Non-seulement cette proie ne mourrait pas devant son 'truc qui tue quand on le pointe et appuie sur la brindille en-dessous'... Mais elle osait lui rugir au visage, ignorait la peur en réagissant ni par la peur, ni par la violence, et apparemment n'était pas comestible puisqu'il avait la bouche en sang. Là, la sale bête ressentait de la peur, de l'incompréhension et de la douleur. Ne serait-ce qu'une seconde, il eut un éclat dans les yeux. Celui du 'prédateur devenue proie', celui de l'être qui, jusqu'alors sûr de sa victoire, vient d'entrevoir pour la première fois la possibilité de sa défaite. Après tout, lui, il était un peu plus intelligent que le reste de ses congénères.

Et à ce moment crucial, celui qu'en tant qu'assassine elle avait l'habitude de reconnaître, Myrrha frappa. Sa main posée sur la joue du troglodyte se transforma en une pique acérée qui transperça le crâne du mutant dans un giclement de cervelle et un bruit mouillé peu ragoûtant avant qu'il ne s'affale par-terre de tout son poids.

Myrrha elle-même, victorieuse, laissa filtrer un 'hurlement de victoire'. Un rugissement sur toutes les fréquences sonores et tous les octaves qu'elle pouvait produire. Dont certains allaient au-delà de la perception de l'oreille humaine. Il y eut quelques rugissements de plus dans les profondeurs de la forêt puis un silence de mort. Apparemment, les choses dans ce bois avaient compris qu'il y avait un truc plus dangereux que feu le chef troglodyte dans les parages. Satisfaite, elle se retourna vers ses camarades, le pouce pointant derrières son épaule dans la direction du cadavre du primitif.

-Le dîner est... servi.

Devant l'air horrifié de ses compères, elle rajouta calmement:

-Blague. Ils ne devraient pas revenir de si tôt après la mort de leur chef. J'ai pas besoin de sommeil. Je serai de garde. Dormez.

Elle se doutait bien qu'ils ne lui feraient pas assez confiance pour dormir quand elle était dans le coin mais tant pis pour eux. Elle n'avait pas besoin de dormir étant qu'un assemblage de programmes. Et qui savait si et quand les mutants reviendraient.

Le démon s’était laissé emporté par la panique, c’était certain, mais l’androïde devenait légèrement agaçant avec sa façon sarcastique de voir les choses. Le démon tomba à genoux, puis reprit sa forme la plus humaine possible. Elle n’avait tué qu’un éclaireur, il en était persuadé. Leur chef savait parler, mais l’alarme n’avait pas eut le temps d’être donnée, c’était le principal. Il y avait peu à parier que le robot s’en sorte face aux centaines d’humanoïdes décharnés cachés dans l’obscurité, mais le pari serait risqué, pour le moment. Le rugissement inhumain du robot lui vrilla les tympans à une fréquence trop basse pour les humains, ce qui fit qu’il n’entendit pas la femme araignée arriver. La seule chose qui le tira de ses souffrances fut la chute de l’arbre, qui ébranla le sol. Eijin se releva, secouant la tête puis il croisa le regard de Sokar, qui avait évidemment rien à foutre de ce qu’il se passait autour de lui tant qu’il n’avait pas mangé. Normal, en fait, du Sokar. Le démon se tourna vers Kemeshene lorsqu’une détestable odeur vint lui chatouiller les narines, il sentit une créature passer à toute vitesse à ses côtés, et esquiva une attaque, plus par réflexe qu’autre chose. Il jeta alors sa cape à terre, déchirée à son extrémité et constata qu’elle était en train d’être rongée par un puissant acide.

Le semi démon avisa alors la femme araignée, plantée sur un arbre, le dard en évidence suintant d’un poison noirâtre. Il rétrécit les paupières puis saisit son poignard. Soudain, il la vit gonfler ses poumons. Il se posa les mains sur les oreilles et sentit l’onde le traverser de par en par, mais sans plus de mal qu’un frisson désagréable. Lorsqu’il baissa les mains, plus aucun son ne lui parvint. Le cri du cyborg plus l’onde de la spiderwoman l’avait presque rendu sourd. Eijin se retourna et constata qu’il n’y avait plus que Kemeshene et lui qui étaient dans le champ de vision de l’aberration. Mais l’assassin n’avait pas eut le temps d’anticiper l’attaque de la femme araignée, et celle-ci avait aussi tôt attaqué la proie la plus touchée, avisant d’un regard que le démon n’avait pratiquement rien subit de son attaque. Elle jeta sur Kemeshene une sombre masse noire, visqueuse qui lui atterrit en plein visage. Le démon jura, et dans un réflexe typiquement humain, il se porta à son secours. Il appliqua sa main sur l’épaule de l’assassin et un champ rouge parcouru son corps avant que la toile ne soit expulsée. Il avait appliquée l’idée de Myrrha, mais en essayant de coller sa magie sur le corps entier de Kemeshene. La masse noire fut violemment éjectée aux pattes du monstre. Celle-ci perdit son air amusé puis dévoila ses crocs dans un rictus qui en disait long.

L’araignée bondit en une fraction de seconde de son perchoir puis dressa un fil qui l’a maintint hors de portée des deux combattants. Cependant, si elle évita le poignard que lui avait lancé Eijin, elle ne pouvait prévoir que la traînée rouge qu’il laissait derrière lui révélait un quelconque danger. Le démon dit pivoter sa main, et le poignard suivit exactement cette courbe avant d’aller se planter en plein milieu du dos de la femme. Celle-ci eut un hoquet de surprise puis elle saisit la lame avec hargne avant de la relancer vers le démon, avec beaucoup plus de force que celui-ci ne l’avait fait. Il esquiva la lame en l’arrêtant grâce à sa télékynésie. Il attrapa la poignée puis essuya la lame sur l’herbe, qui se mit à fumer. Il regarda le monstre avec un air intéressé. Celui-ci prit alors la parole.

[Femme-araignée :] « Tu pensais vraiment que mon propre poison me serait fatal ? »

En effet, aussi discrètement qu’il l’avait pu, Eijin avait fait sauter le poison présent sur sa cape sur sa lame. Et ce, au moment même où il l’avait lancé. La ruse l’emportait souvent sur la force, mais cette fois, l’adversaire semblait bien plus rusé que lui. L’acide n’avait pas eut le temps d’attaquer la lame de son épée, mais il prit bien garde de l’essuyer plusieurs fois. La créature se laissa tomber au sol et ouvrit grand les bras.

[Femme-araignée :] « Je vous attendais, humains … et autres. Je suis la gardienne de cette forêt. Ma mission est de vérifier qui est digne d’y entrer. »

Elle les salua d’une révérence qui était très dérangeante. Une araignée qui s’inclinait, ça faisait froid dans le dos. Elle se retourna vers les autres compagnons du démon, désormais assez près pour avoir entendu ce qu’elle avait dit. Elle continua son discours en les invitant à la suivre d’un geste aussi délicat que terrifiant, dévoilant ses crocs, située sous son nombril, à la place du pubis. Ceux-ci étaient enduits d’une bave écoeurante qui soulevait une odeur insupportable, mais au nez seul du démon. Il possédait des sens aussi développé qu’une bête sous cette forme, et des appétits semblables.

Eijin déchira sa cape là où l’acide l’avait rongée puis la revêtit de nouveau avant de saisir le troglodyte mort par un bras. Tournant le dos à ses compagnons, il se déboîta la mâchoire, à la manière des serpents et plongea ses crocs dans la chair sanglante du mort. Il en retira une énorme bouchée qu’il avala sans mastiquer. Il s’y reprit à deux ou trois fois avant de balancer le cadavre au long, à la merci des charognards puis il s’essuya le sang d’un revers. Un craquement lugubre retentit et il se remit la mâchoire en place. Le démon jeta un regard amusé à l’androïde puis ignora les autres. La femme araignée ne fit que le dévisager sans hausser un sourcil, mais dans ses yeux se lisait un sourire amusé.

[Femme-araignée :] « Si vous voulez traverser la forêt et rejoindre rapidement la mer, je connais le passage. Mais ne vous éloignez pas de moi, seules mes toiles sont aptes à repousser les enfants de la forêt. »

Puis elle s’enfonça dans les fourrés, laissant un passage assez vaste pour que tout le groupe puisse la suivre. Le démon avait une désagréable impression face à cette femme, mais il ne lisait aucune impression négative émanant d’elle, ou elle le cachait bien. Il se tourna alors vers Kemeshene, vérifiant qu’il n’avait plus de toile sur lui. Heureusement, elle ne l’avait pas enduite de poison.

« Tu vas bien ? J’aurais pu t’éviter ces désagréments … mais son cri m’a un peu sonné. »

[Femme araignée :] « Ne traînez pas si vous voulez trouver un endroit sûr pour la nuit, il y a une clairière, pas loin d’ici où vous ne serez pas dérangés pour monter votre camp. »

Evidemment, le petit groupe avait suivit la femme araignée sans discuter. Le démon n’avait aucune confiance en cette araignée humaine. Ses yeux lui faisaient froid dans le dos, et la bave suintant de ses palpes laissait présager de ce qu’il surviendrait si jamais ils faisaient un faux pas. Il ne pipa cependant pas un mot et suivit la pseudo-gardienne bien docilement. Il ne put s’empêcher que rien n’avait l’air de vivre près de cette clairière, pas même un petit animal. Seuls les arbres étaient encore là, mais ils étaient d’un lugubre. Bref, tout était pour leur déplaire. Un reflet doré attira l’attention du démon, un léger fil presque invisible laissait pendre une gouttelette d’eau qui s’écrasa par terre. Il fit plus attention et remarqua qu’un réseau très dense de filins courait à travers les arbres. Voilà pourquoi cet endroit était si sûr aux dires de la femme araignée … rien ne pouvait y entrer sans que la chose, probablement cette créature, ne le sache. Tout ça était intriguant, mais il comptait bien sur l’androïde pour les avertir de touts problèmes, à quoi servirait-il d’autre, d’ailleurs ? À l’air qu’il avait de les scruter sans arrêt, elle devait bien en récupérer des informations. Et il ne fallait pas oublier qu’elle avait tenté de tuer Sokar. Elle restait un ennemi en sursis, du moins en quelque sorte. Le jeune homme était si sûr de sa force qu’il se permettait d’accepter ses ennemis à ses côtés. D’ailleurs, il avait accepté le démon alors même qu’il avait attaqué Ofoyiss ! Quoi qu’il en soit, le danger risquait fort d’être devant eux aussi, et pas seulement derrière, en la personne de Myrrha. Le démon avança donc, se fiant à Kemeshene. Ils se placèrent aux abords de la clairière, la femme araignée, elle, préféra se placer à ses aises dans un saule pleureur. La vision nocturne du démon lui laissait apercevoir ses huit yeux brillants de malice. Non, même pour une gardienne, il ne l’aimait pas du tout. Il ne pouvait s’ôter cette impression qui pesait sur sa conscience, un instinct presque animal de méfiance envers ce prédateur inconnu. Son regard brillait d’intelligence, et Eijin n’oubliait pas à quel point cet adversaire s’était montré rusé.

Le sommeil prit en premier Kemeshene. Il était temps qu’il prenne du repos, il avait comme des valises sous les yeux, et sa fatigue expliquait peut être sa surprise lors du combat. Le démon le regarda un instant dormir, s’avisa que Sokar ne fermait pas l’œil, lui. L’araignée était toujours perchée dans son arbre, ainsi que l’androïde. Il y avait un moment qu’elle n’avait pris la parole, force était de le reconnaître, mais elle était bien utile. Ses sens étaient parfois bien plus élaborés que ceux des trois organiques. Pris par un soudain coup de barre, le démon se laissa tomber dans les bras de Morphée. Cependant, à l’instar des animaux, le démon possédait une sorte de sixième sens qui le fit se réveiller lors du premier bruit insolite. Seul le vent l’avait bercé lors de son sommeil, et à présent, des bruissements chitineux perturbaient son repos. Il n’ouvrit pas les yeux, mais resserra sa prise sur le pommeau de son épée courte. Il dormait toujours la main dessus, au cas où. Soudain, le bruit se rapprocha puis s’arrêta. Le démon ouvrit alors les yeux, surprenant une créature arachnoïde au dessus de lui. Les appendices du monstre étaient étrangement près de lui. De sa main droite, il fit décrire une courbe à sa lame qui ricocha sur l’abdomen de la créature avant de s’y enfoncer avec un craquement peu ragoûtant. Il approcha sa main de son adversaire, et un bruit sourd retentit, ainsi que l’apparition d’une décharge rougeâtre. Dans un cri plus de douleur que de rage, l’araignée fut éjectée vers le ciel, et elle alla s’écraser quelques mètres plus loin, se tortillant dans tous les sens. La femme araignée, car c’en était une, tentait d’attraper l’arme mais la taille de son abdomen l’en empêchait. D’un geste fluide, le démon fit remonter son épée le long du corps du monstre par sa magie. Le fil de la lame ôta la vie de son adversaire en lui tranchant la carotide dans un gros bouillon de sang olivâtre. Sans se retourner, il hurla le nom de Kemeshene, histoire de vérifier s’il s’était bien réveillé, et s’il avait des ennuis … ou pas. Le démon plissa les yeux et observa ses ennemis, avançant dans l’ombre. Il y en avait beaucoup, beaucoup trop même. D’un geste sec, Eijin chassa le sang de sa lame, qui alla maculer le cadavre de la femme araignée. Il dégaina sa seconde épée et leur fit décrire plusieurs moulinets. Il fit deux trois pas vers un autre monstre puis eut une idée lumineuse, pour un guerrier aussi fin que lui. Les trois quarts des monstres étaient plus petits que celui présent dans l’arbre. Ils semblaient plus jeunes, il y avait fort à parier que c’était la première femme araignée qui était l’élément de convergence de toutes les autres. Si jamais ils réussissaient à la faire fuir, ou mieux à la tuer !

« Keme ! » hurla le semi démon avant de courir vers lui.

Eijin fit un signe de la main et désigna le saule pleureur. Si jamais ils s’y mettaient assez vite, ils pourraient en profiter pour l’empêcher de réagir, c’était leur seule espoir, pour l’instant. À moins que Sokar ou Myrrha ne trouve quelque chose pour les tirer de ce pétrin, il leur serait difficile de s’en tirer indemne, sans compter le venin dégagé par leur dards. Croisant ses épées, le démon érigea une sphère sanglante autour de lui, repoussant les assauts des araignées tentant de ses mettre entre les deux humains et ce qui semblait être la Reine. Cependant, le sort à sa pleine puissance demandant trop de concentration à Eijin, le bouclier ne pouvait que stopper les attaques sans pour autant éjecter les araignées. Tout cela ressemblait bel et bien à un passage en force. Mais la stratégie pouvait paraître si inattendue qu’elle avait ses chances !

Voilà qui était très intéressant. Jamais le démon n’avait vu l’humain à l’œuvre, et quelle ne fut pas sa surprise de voir, ou plutôt de deviner, qu’il pouvait se rendre invisible ! Un sourire voila un instant les traits d’Eijin avant qu’il ne se décide à suivre le sillon sanglant que laissait Kemeshene derrière lui. Conscient qu’il avait saisit l’ampleur de son plan, le démon rangea ses lames dans un chuintement inaudible, et plaça ses deux mains en avant. Une lueur rougeâtre envahit ses paumes au moment où e disciple était projeté par-dessus la toile. Celle-ci se vit alors parcourue par un fil rouge, qui l’étira en direction des autres araignées. La défense de la pseudo-gardienne empêchait à présent les araignées de prêter main forte à leur maîtresse. Il ne fallut que très peu de temps avant que l’assassin n’exécute sa cible, tandis que les premières araignées s’empêtraient dans la toile à présent maintenue par le démon. Ce fut alors la débandade. Les araignées étaient d’ordinaire des créatures solitaires, mais celles-ci possédaient comme un instinct commun qui les avait poussées à former un groupe. Peut être même était-ce l’intelligence maligne de la grande femme-araignée qui avait induit ce comportement. Quoi qu’il en soit, sa mort causa un tel choc pour ses sbires qu’elles paniquèrent et ne tardèrent pas à s’enfuir dans tous les sens. Il ne fallut que quelques secondes pour que la clairière ne soit redevenue déserte.

D’un geste conjoint des mains, Eijin rassembla la toile et réussit à la restreindre à seulement quelques mètres carrés. Il se frotta les paumes puis avança d’un pas las vers Kemeshene. Il prit cependant garde à ne pas lâcher l’androïde des yeux, pourquoi ne les avait-elle pas prévenus ?

« Une bonne chose de faite … Il y a quand même quelque chose qui me dérange, un petit peu. » fit-il en adressant un regard mauvais à Myrrha.

« Pourquoi tu n’es pas intervenue ? D’après ce que j’ai compris, et ce que t’as laissé échapper, c’était facile pour toi de les repérer avant qu’elles nous tombent dessus. » acheva le démon.

Il avait à présent croisé les bras. Bien qu’il s’attendait à ce que l’androïde lui fasse remarquer qu’ils s’en étaient finalement sortis, il pensait que ce serait mieux pour tous qu’ils commencent à vraiment se méfier d’elle. Elle avait prouvé qu’elle était capable de tenir tête à Sokar, qu’elle était aussi capable de passer outre son simple bouclier télékinétique. Si jamais elle s’en prenait à eux, il risquait d’y avoir de gros dégâts.

« Tu nous suis parce que Sokar le tolère, mais pour ma part, je n’ai aucune confiance en toi. J’aimerai, avant qu’on continue, en apprendre un peu plus sur tes motivations. » entama-t-il.

« Après si tu cherches encore à nous cacher des informations, ce sera peut être la preuve que ce que tu nous veux n’est peut être pas aussi pacifique qu’on peut le croire. » fit le semi démon en écartant les bras.

Les yeux d’Eijin devinrent rouge sang, et un léger vrombissement sembla émerger du sol l’entourant. Les corps d’araignées proches de lui se mirent à légèrement bouger, ainsi que toute la végétation environnante. Bien que ses paroles purent avoir l’air moins menaçantes que son attitude, il savait qu’il ne pourrait impressionner la placide créature. Ainsi, il valait mieux tenter de l’inquiéter avec quelque chose qu’elle ne pouvait comprendre en totalité. Sa magie était bien complexe, et bien qu’il en ait montré la plupart de ses facettes, elle recelaient toujours des capacités inexplorées aux yeux de ses compagnons. Le démon, agacé, se passa la langue sur les crocs.